Inauguration du service de Psychiatrie

Le Ministre de la Santé, Rakan Nasreddinea inauguré le Service de psychiatrie de l’hôpital Saint-Charles à Fiyadieh - Baabda, en présence des députés Samer Al-Toum et Fadi Alameh, du Directeur des soins médicaux au Ministère de la Santé Joseph Helou, du Président de l’Ordre des médecins de Beyrouth le Pr Elias Chlala, du Président de l’Ordre des hôpitaux privés Dr Pierre Yared, du Directeur Général du Réseau hospitalier USJ-HDF M. Nassib Nasr, de la Directrice exécutive de l’hôpital Saint-Charles Martine Abi Khalil, du Chef du Service de psychiatrie Pr Rami Bou Khalil, du Maire de Hadath M. Georges Aoun, ainsi que de représentants des forces de sécurité et militaires et de nombreux médecins et membres du personnel de l’hôpital.
L’inauguration a débuté par une visite guidée du Service de psychiatrie, suivie de l’hymne national et d’un mot de bienvenue de Mme Martine Abi Khalil, qui a souligné : « La reconstruction du Service de psychiatrie de l’hôpital Saint-Charles ne se limite pas à un simple élargissement des Services hospitaliers. Elle témoigne de notre conviction que les soins médicaux ne sont complets que lorsqu’ils prennent en compte l’esprit et le mental, en plus du corps. C’est également un message d’espoir pour chaque patient et sa famille : nous sommes présents pour les accompagner, les soutenir et œuvrer avec eux pour une vie meilleure. »
Pr Rami Bou Khalil a pris la parole en déclarant : « Il n’y a pas de santé sans santé mentale. L’ouverture de l’unité de psychiatrie de réadaptation à l’hôpital Saint-Charles, malgré toutes les difficultés environnantes, s’inscrit dans la philosophie : ‘Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, mais parce que nous n’osons pas que les choses deviennent difficiles.’ » Il a ensuite présenté un aperçu historique de la psychiatrie depuis la Révolution française jusqu’à aujourd’hui.
Il a poursuivi : « Cette démarche est suivie par l’Organisation mondiale de la santé et le Programme national de santé mentale au Liban. Nous devons toujours nous rappeler nos valeurs fondamentales : liberté, égalité et fraternité dans le traitement et l’assistance. Aujourd’hui, nous réaffirmons que la santé mentale fait partie intégrante de la santé publique et que le patient psychiatrique ne doit pas être exclu de la médecine générale. Depuis l’Hôpital libanais des maladies mentales, anciennement appelé ‘Asfourieh’, le paysage a changé : la porte est ouverte à tous, le patient n’est plus perçu comme faible ou peu croyant, mais comme un être humain en souffrance. L’Université Saint-Joseph, à travers le réseau des hôpitaux Hôtel-Dieu de France, a été pionnière dans les politiques de désenclavement mondialement reconnues, allant des consultations externes à l’hospitalisation complète et de jour, jusqu’à cette unité à Saint-Charles et demain dans d’autres hôpitaux. »
Il a conclu : « Assurer l’accès universel et équitable aux soins de santé mentale peut sembler un rêve impossible, mais il devient réalisable si nous agissons ensemble. »
Le Directeur Général du Réseau hospitalier Université Saint-Joseph – Hôtel-Dieu de France, M. Nassib Nasr, a prononcé un discours au nom de lui-même et du Recteur de l’Université Saint-Joseph, Président du Conseil d’administration de l’Hôtel-Dieu, le Père Professeur Salim Daccache, absent pour raisons de santé : « Nous célébrons aujourd’hui une occasion exceptionnelle, porteuse d’espoir, avec l’ouverture d’un Service inédit à l’hôpital Saint-Charles : la santé mentale. Ce Service ne constitue pas seulement une avancée technique ou médicale au sein de l’hôpital ; il représente un engagement renouvelé envers l’humain libanais, corps, esprit et âme. Je souhaite adresser ma gratitude particulière au Ministre de la Santé publique, Rakan Nassereddine, pour sa présence parmi nous, témoignant du soutien de l’État à toute initiative visant à servir le peuple libanais. Mes remerciements vont également au Pr Rami Bou Khalil pour sa détermination à rouvrir ce Service historique, ainsi qu’à l’ensemble du personnel et à la Direction pour leur engagement dans ce projet. »
Il a ajouté : « Il est important de souligner que, malgré son importance, ce service n’est pas encore reconnu par la Caisse nationale de sécurité sociale (branche maladie et maternité), ce qui accroît les charges pour les patients et leurs familles. Nous espérons que le ministère de la Santé apportera son soutien afin d’assurer la continuité de ce Service et de le rendre accessible à tous, sans obstacle financier. Votre appui, Excellence, restera la pierre angulaire de la réussite de cette mission humaine et nationale. »
Il a poursuivi : « La santé mentale constitue le cœur de la dignité humaine dans sa globalité. Une vie complète ne se limite pas à la santé du corps, mais inclut le bien-être de l’esprit et la sérénité de l’âme. La personne souffrant d’un trouble psychique ou d’une dépression sévère ressent la vie comme fermée devant elle. C’est pourquoi ce nouveau département est essentiel : il tend la main à ceux accablés par le poids de leurs soucis, leur offrant l’opportunité de retrouver leur équilibre et de se relever la tête haute. »
Il a évoqué les défis du pays : « Nous connaissons tous l’ampleur de la tragédie que traverse le Liban : effondrement économique, blocage politique, fragmentation sociale et insécurité. Ces crises ont affecté non seulement les structures, mais aussi les âmes et le moral. Les plus touchés sont les jeunes, qui devraient être les phares de l’avenir. Combien de jeunes ont perdu l’espoir d’un pays sûr, combien d’étudiantes ont dû émigrer à la recherche de nouveaux horizons, combien de familles vivent dans l’angoisse de demain et la peur de l’inconnu ? »
Il a conclu : « L’hôpital Saint-Charles, avec son nouveau département de psychiatrie, affirme aujourd’hui que les soins médicaux ne concernent pas seulement le corps, mais aussi l’écoute de la détresse intérieure, l’accompagnement des inquiétudes et la reconstruction de l’espoir. »
Le Ministre de la santé publique, Rakan Nassereddine, a déclaré : « Je suis honoré d’être parmi vous aujourd’hui à l’hôpital Saint-Charles. L’Ordre des médecins m’a parlé de Saint Charles, votre saint patron et le nôtre, qui transmet un message humanitaire transcendant toutes les confessions et les doctrines, un message d’espoir et de générosité. Cette institution grandit aujourd’hui dans cet esprit, et l’effort des médecins promet un avenir mental et intellectuel prometteur pour notre pays. »
Il a ajouté : « Cette inauguration constitue une étape clé dans le développement de la santé mentale au Liban. La santé mentale n’est pas seulement une affaire individuelle ; c’est une question sociétale qui touche chaque famille et chaque communauté. Investir dans la santé mentale, c’est investir dans la force et la résilience de notre société. Le ministère de la Santé, à travers le Programme national de santé mentale, œuvre à une réforme complète du système afin de rendre les soins psychiques accessibles, équitables et fondés sur des preuves. »
Le Ministre a également précisé que, malgré les contraintes budgétaires et les ressources limitées, le programme de santé mentale recevra pour la première fois une allocation substantielle dans le budget 2026, et que les tarifs des Services hospitaliers et psychiatriques seront augmentés. Il a souligné l’importance des partenariats avec les hôpitaux publics, privés et universitaires pour renforcer les capacités et partager les expertises.
Enfin, il a déclaré : « Dans un pays confronté à de multiples crises et à des ressources limitées, renforcer la santé mentale est plus urgent que jamais. L’ouverture de ce Service envoie un message d’espoir : les soins psychiques sont un droit pour tous. Je remercie la Direction de l’hôpital Saint-Charles, l’Hôtel-Dieu, l’Université Saint-Joseph et tous les partenaires qui ont rendu ce projet possible. Ensemble, nous pouvons bâtir une société où chaque individu bénéficie de dignité, de soutien et d’accès à des services de santé mentale de qualité. Je souhaite au Service de psychiatrie de l’hôpital Saint-Charles plein succès dans sa mission envers l’homme et la société. »












